Cinq jours à Florence et Lucques

Cinq jours à Florence et Lucques

Depuis que j’ai visité Rome en 2005, je dis toujours que, pour moi, c’est la plus belle ville du monde et très souvent les gens me demandent si je suis déjà allée à Florence, quand je leur réponds non, ils me disent généralement que je changerai d’avis le jour où j’irai à Florence. Il est donc temps de découvrir ça!!!

Florence est la capitale de la Toscane, ville d’art par excellence, c’est un véritable musée à ciel ouvert, le berceau de la renaissance italienne et classée au patrimoine de l’UNESCO en 1982.

Fondée le long de l’Arno en 59 av. J.-C. pendant l’époque romaine, Florence ne prend véritablement de l’importance qu’au XIIe siècle. Durant le Moyen Âge, elle est en lutte avec plusieurs cités voisines pour prendre le contrôle de la Toscane : Sienne, Pise, Arezzo… pour n’en citer que quelques-unes. Mais elle doit également lutter en interne, crise politique, famines, épidémies, émeutes… viennent rythmer la vie des Florentins jusqu’à l’émergence d’une famille de banquier, les Médicis qui prennent le pouvoir en 1434. Cette famille régna en maitre sur Florence, l’Italie et même l’Europe. Elle donna 3 papes et 2 reines de France. 

C’est sous le gouvernement de Cosme l’Ancien (1434-1464) et Laurent le Magnifique de 1469 à 1492 que Florence connait son apogée, grands mécènes, protecteurs des arts, c’est à eux que l’on doit la plupart des monuments que l’on visite aujourd’hui à Florence. En 1555, elle bat finalement Sienne et devient la capitale du grand duché de Toscane.

Les Medicis l’a gouverneront jusqu’en 1737, date à laquelle meurt le dernier héritier mâle de la famille. La dernière héritière féminine meurt en 1743 et lègue le trésor familial à l’état toscan à la condition qu’il ne quitte jamais Florence et que la collection des Médicis soit mise à la disposition du public.

Florence devient tour à tour Autrichienne, puis Française, puis de nouveau Autrichienne avant de rejoindre en 1861 le Nouveau Royaume d’Italie. Florence en devient même la Capitale pendant 6 ans de 1865 à 1871.

Comme nombre de villes en Italie, il n’est en général pas possible de se rendre en voiture dans le centre historique, ce qui est bien sûr le cas à Florence. Si votre hôtel à un parking, on peut avoir une exemption. Mon hôtel n’en avait pas, mais avait un accord avec un parking tout proche, par contre le prix est exorbitant, 33 euros par jour. Il y a des parkings moins chers plus éloignés de centre, mais c’était vraiment pratique, je me suis donc garé là. Le temps de garer la voiture, faire mon check-in… il est déjà 17h30 quand je suis prête à partir explorer la ville et comme le coucher du soleil approche, je décide de partir vers la Piazzale Michelangiolo, une grande esplanade depuis laquelle on a une magnifique vue sur la ville. Il y a un monde fou, difficile de trouver une petite place pour se faufiler et prendre des photos, mais j’ai quand même réussi. Je suis restée plus d’une heure sur la place à regarder le coucher du soleil et à voir la nuit tomber sur la ville. Je redescends ensuite vers le centre historique pour diner, je mange dans une petite trattoria, dont je n’ai pas retenu le nom, de délicieuses pâtes aux truffes. Avec ce voyage je découvre que je raffole de la truffe.

Tranquillement je retourne vers mon hôtel, il y a un monde fou dans les rues, même en soirée, des musiciens de rues mettent de l’ambiance, c’est vraiment magique.

Première journée : Le Duomo et le quartier médiéval

Ma première journée est consacrée en grande partie à la Cathédrale Santa Maria del Fiore, le Duomo. C’est l’emblème de Florence avec sa coupole monumentale, une vraie prouesse technique et esthétique. Construite entre 1296 et 1436, elle a été commandée pour symboliser la supériorité de Florence. De nombreux architectes se sont succédé, Arnolfo di Cambio, Giotto… pour ne citer qu’eux et bien sûr Filippo Brunelleschi qui réalisa le dôme en 1420 et 1436. La magnifique façade en marbre blanc, vert et rose date du XIXe siècle, la première façade ayant était détruite au XVIe siècle, est magnifique et dans un style florentin roman très similaire à celle de Sienne.

La visite de la Cathédrale est gratuite, mais le reste du complexe est payant et il vaut mieux réserver. En temps normal, il faut réserver plusieurs jours, voir semaine à l’avance, mais en septembre 2021, les touristes, quoique plus nombreux qu’en 2020 sont encore moins nombreux qu’avant la pandémie et j’ai pu réserver la veille sans soucis. 

J’ai d’abord décidé de visiter les terrasses, moins haute que la coupole, elles permettent d’avoir une belle vue sur la ville et d’approcher un peu de la coupole. J’avais réservé pour 10h15 et la visite dure environ 45 minutes et il faut monter une centaine de marches.

J’ai ensuite réservé à 11h30 la visite du musée et du baptistère. Le musée rassemble les nombreuses oeuvres de la cathédrale qui ont été déplacées ici. Il faut environ 1h30 pour visiter le musée tranquillement. J’enchaine ensuite avec la visite du baptistère, la construction actuelle date du XIe siècle et ce qui attire particulièrement l’oeil ce sont ces magnifiques portes en bronze et or qui racontent l’histoire de l’humanité et de la rédemption. L’intérieur est éblouissant avec son plafond en mosaïques de style byzantin.

Finalement j’ai terminé par visiter la Cathédrale elle-même et j’ai était déçu, je m’attendais à retrouver un peu le même style que celle de Sienne, mais alors pas du tout, c’est très sobre et en plus on ne peut pas accéder au choeur et il n’est donc pas possible de voir entièrement les peintures de la coupole. Une grande partie des oeuvres ont été retirées et sont maintenant exposées dans le musée.

L’après-midi étant déjà bien avancée je décide de prendre un sandwich chez I due Fratellini, une adresse réputée et je pars me balader dans le coeur médiéval de la ville avec ses palais, ses logis, la maison de Dante… Comme dit plus haut, un vrai musée à ciel ouvert.

Je repasse vite fait à l’hôtel avant de repartir vers 17h30, j’ai réservé au B-Roof American Bar, le rooftop du Grand hôtel Baglioni. Ils proposent une formule à l’heure du coucher du soleil avec un verre, un apéro, un primer plat et un dessert, le tout avec vue bien sûr et pour 28€. C’est assez sympa, par contre je suis partie assez rapidement dès la fin de mon diner, le vent s’était levé et il commençait à faire froid.

Deuxième journée : Le quartier Oltrarno

Pour ma deuxième journée à Florence, je me rends au sud de l’Arno dans le quartier Oltrarno pour visiter le Palais Pitti et les jardins Boboli. Depuis mon hôtel, il faut environ une vingtaine de minutes de marches afin de rejoindre le Palazzo Pitti, mais j’ai pris mon temps, fait des petits détours, exploré quelques magasins et bien sûr traversé l’Arno par son pont le plus connu, le Ponte Vecchio.

Il y a un pont à cet endroit depuis 120 apr. J.-C., mais la construction actuelle date de 1345. C’est le pont le plus ancien de la ville, le plus touristique et il est à la fois pont piéton et galerie marchande. Au début, les échoppes étaient occupées par des tanneurs, des bouchers et des poissonniers, mais au XVIe siècle le Grand-duc Médicis ordonna à la corporation des joailliers et orfèvres de s’y installer, ils étaient incommodés par les odeurs fétides, et aujourd’hui c’est toujours le cas. En 1565, Giorgio Vasari construit un corridor qui permet aux Médicis de passer sans danger et sans escorte du Palazzo Vecchio, de la Galerie des Offices au Palazzo Pitti. 

Petite anecdote, en août 1944 lors de la retraite des Allemands, c’est le seul pont de Florence qui échappa à la destruction, il était heureusement trop étroit pour laisser passer les chars.

En fin de matinée je rejoins le Palais Pitti et les jardins Boboli, je commence ma visite par ces derniers, le Palais Pitti n’est pas encore ouvert. Créé en 1550, sur la colline derrière le Palazzo Pitti par Niccolò Pericoli (Tribolo) à la demande de Cosme 1er, ces jardins sont exemple de jardins à l’italienne. On pourrait passer des heures à flâner dans ces jardins, au milieu des fontaines et statues. On y trouve également de belles vues sur Florence. Au fil des siècles, ces jardins ont abrité les promenades et les somptueuses fêtes des Médicis.

Le Palais Pitti est le plus grand palais de la ville, construit au XVe siècle par la famille Pitti, des banquiers florentins rivaux des Médicis. Quelques années plus tard, ruinés ils ne terminent jamais les travaux jusqu’à ce que le palais soit vendu aux Médicis en 1549. Les travaux sont repris par Giorgio Vasari qui l’agrandit et qui en profite pour construite le le corridor qui mène au Palazzo Vecchio, siège du gouvernement. D’abord résidence secondaire qui servait à loger les invités prestigieux et à organiser des fêtes, il devient la résidence principale des Médicis à la toute fin du XVIe siècle. Dès lors, il abritera la collection d’art des Médicis que l’on retrouve toujours aujourd’hui, avec des oeuvres du Titien, de Raphaël ou encore de Rubens, ce qui en fait l’une des plus riches pinacothèques du monde. 

Je quitte le Palais Pitti en milieu d’après-midi, n’ayant rien de spécial de prévu pour la suite de l’après-midi, je flâne tranquillement dans les rues de Florence, je repasse devant le Duomo puis je rentre à l’hôtel pour une petite pause avant de repartir pour le coucher du soleil que je vais voir le long de l’Arno avec vue sur le Ponte Vecchio. Pour le diner je découvre un très bon restaurant que j’avais repéré sur un blog, l’Osteria Cipolla Rossa, un délice et pour un prix très raisonnable.

Petite anecdote du jour : Comment dire… il y a des jours comme ça où rien ne va, cette journée-là, c’était ça :

  • Je me suis réveillée avec un torticolis 
  • J’ai oublié ma gourde
  • Le Palais Pitti n’ouvrait qu’à 13h30
  • À 13h30 alors que je terminais de visiter les jardins, je me suis rendu compte qu’il y avait une heure sur mon billet pour le palais Pitti, je me rends donc au guichet pour demander si je peux entrer plus tard pour avoir le temps d’acheter à boire et me reposer un peu, car j’étais debout depuis plus de 4h, mais la dame n’a rien compris, elle ne parlait pas anglais et alors que je tentais de lui expliquer, elle a déchiré mon ticket, je n’avais plus le choix d’entrer.
  • Finalement 2h plus tard, je quitte le palais et je cherche un endroit pour manger une glace tout en m’asseyant et buvant un verre. Et bien c’est hyper compliqué, les glaces il faut les emporter!!! Croyant trouver un endroit, je prends ma glace et là, on me refuse la terrasse!!! Grrr, ce n’est pas ma journée!!!

Heureusement, cela s’est amélioré en soirée avec les belles couleurs du coucher du soleil et un bon restaurant.

Troisième journée : La Galerie des Offices et le Palais Vecchio

Troisième jour à Florence, aujourd’hui j’ai prévu de visiter la Galleria degli Uffizi (Galeries des Offices), l’un des plus riches musées du monde qui possède l’une des plus importantes collections d’art de la Renaissance du monde. Construite à partir de 1560 par Giorgio Vasari sous l’ordre de Cosme 1er afin d’accueillir les bureaux administratifs des Médicis. C’est l’un des plus beaux exemples d’architecture maniériste italienne. Dès 1574, sa fonction administrative change, le 2e étage est convertie en promenade décorée de peintures et statues issues des collections des Médicis. À la mort de la dernière descendante des Médicis en 1743, Anna Maria Lodovica, la collection est léguée à la Toscane à la condition qu’elle reste à Florence et qu’elle soit mise à la disposition du public. Le Grand-duc Léopold 1er transforme les offices en musée, il fait d’abord cataloguer et réorganiser la collection avant d’ouvrir le musée au public en 1765. Même pendant la brève époque napoléonienne, la totalité des oeuvres des offices resta sur place, à l’exception de la Vénus des Médicis qui fut transportée au Louvre, mais qui revint ici sous la restauration. En mai 1993 un attentat détruisit et endommagea près de 200 oeuvres du musée.

La galerie des offices est souvent surchargée et il vaut mieux réserver, mais ça n’empêche pas d’avoir quand même de la queue à faire, d’abord pour récupérer son ticket, puis pour entrer dans le musée. Au total, il m’a fallu faire une heure de queue afin d’entrer dans le musée.

La visite commence au 2e étage avec les peintres principalement toscans du XIIIe au XVe siècle puis continue au 1er étage avec les artistes italiens et étrangers du XVIe et XVIIe siècles. On y retrouve les plus grands peintres italiens comme Sandro Botticelli avec sûrement l’œuvre la plus célèbre des Offices : La Naissance de Vénus, mais aussi plusieurs œuvres de Léonard de Vinci, Raphaël, Tintoret ou encore Michel-Ange. 

Il m’a fallu près de 4h pour visiter le musée et je suis bien contente d’avoir pris l’audioguide, je ne suis pas une pro de la peinture et je n’aurais jamais remarqué certains détails sans la présence de l’audioguide.

En sortant du musée, je me renseigne pour visiter le Palazzo Vecchio et j’ai de la chance une visite guidée en anglais est prévue 1h30 plus tard et il reste de la place. Ça me donne le temps de déjeuner et d’explorer la Piazza della Signoria. Pour le déjeuner, j’ai pris un restaurant sur la place, ce n’était pas la meilleure idée, ce n’était pas mauvais, mais pas non plus exceptionnel, mais c’était pratique, il fallait que je reste dans le coin.

La Piazza della Signoria est le centre névralgique de la ville. C’est autour de la fontaine de Neptune que se base le coeur de Florence, vrai musée à ciel ouvert, on y trouve de superbes statues dont une copie du David de Michel-Ange, l’original étant à la Galleria dell’Accademia, ou encore la loggia del Lanzi qui abrite elle aussi des sculptures et bien sûr le Palazzo Vecchio.

Afin de montrer la supériorité de la République florentine, la ville de Florence décide de construire au XIIIe siècle un palais qui devra accueillir le gouvernement. Elle confie la tâche à Arnolfo di Cambio et le Palazzo Vecchio est construit entre 1299 et 1314. Le Palazzo Vecchio devient la résidence des Médicis avec Cosme Ier qui le restaure et le restructure au XVIe siècle. D’abord nommé Palazzo della Signoria, il prend le nom de Palazzo Vecchio lorsque les Médicis prennent résidence au Palazzo Pitti et il redevient alors le siège du gouvernement.  Il abrite aujourd’hui le conseil municipal. 

Le rez-de-chaussée, libre d’accès s’ouvre sur une superbe cour intérieure décorée par Vasari. En ce qui concerne la visite guidée, nous sommes chanceux, à part un couple d’Anglais, il n’y a que des francophones, la guide décide donc de jongler entre le français et l’anglais. Le clou du spectacle, à ne surtout pas manquer est le magnifique Salone dei Cinquecento, construite en 1495 c’est une salle gigantesque qui fait 23m de large, 52m de long et 18m de haut et qui accueillait le très nombreux Grand Conseil. Elle est décorée par d’immenses fresques représentant les victoires de Florence sur Sienne et Pise et peinte par Vasari, quand au plafond, il est composé de 24 panneaux dorés à la feuille et représentant les importants épisodes de la vie de Cosme 1er.

Beaucoup des pièces que l’on visite ont été décorées par Giorgio Vasari, mais j’ai particulièrement aimé la salle des cartes. Elle doit son nom aux 53 cartes peintes sur les portes des armoires par Ignazio Danti et Stefano Buonsignori. C’est d’ailleurs un vibrant témoignage de l’état des connaissances du monde au XVIe siècle. Pour la petite histoire, une des portes cache un passage secret menant à une terrasse et à la loge de Bianca Cappello, la femme de François de Médicis. De cette salle, elle pouvait voir, sans être vue, ce qui se passait dans le Salone dei Cinquecento.

En sortant de la visite, le soleil commençait à se coucher, je suis donc retourné le voir du côté du Ponte Vecchio qui était tout proche, une bonne façon de finir la journée.

Quatrième journée : Santa Maria Novella et Santa Croce

Dernière journée à Florence et pas la plus réussie. J’avais prévu de visiter quelques églises, mais c’était sans compter les messes, et oui choisir un dimanche pour visiter les églises n’est absolument pas la meilleure idée que j’ai eue.

De plus, la chapelle des Médicis était fermée, dans mon guide ça indiqué que c’était fermé le 2e et 4e dimanche du mois et finalement c’était l’inverse, vraiment pas de chance.

J’ai donc pris la direction de Santa Maria Novella, mais quand je suis arrivée la messe était en cours il a donc fallu patienter afin de pouvoir visiter l’église et le cloitre. Heureusement, il y avait un petit marché sur la place à côté de l’église, l’occasion de flâner un peu. L’entrée est de 7,5€ est permet de visiter l’église et le cloitre. Commencée en 1279, elle ne fut achevée qu’en 1360 et sa façade ne fut vraiment achevée qu’au milieu du XVI siècle.

Dans l’après-midi, je déambule tranquillement dans la ville et je rejoins en milieu d’après-midi Santa Croce. Il y a du monde pour entrer, pas loin d’une heure de queue, mais la visite vaut le coup. En plus d’être l’une des églises où sont enterrés quelques-uns des plus grands personnages de Florence, on y trouve au moment de mon passage une expo sur Dante Alighieri, mort à 15 jours près 700 ans auparavant. Encore, une bien belle église et le genre de son et lumière sur l’enfer de Dante exposé dans la Capella dei Pazzi était très intéressant et captivant, j’aurais pu y rester des heures.

Les visites de la journée s’achèvent ici, le temps est un peu gris en cette fin de journée donc pas de coucher de soleil ce soir-là. Je termine la journée par un bon resto, le Konnubio dans la Via dei Conti, quoique la salle de gauche soit un peu bruyante, en même temps il y avait 2 tables de 8. Mais j’en ai fait la réflexion en partant et le restaurant m’a fait un rabais, le geste est sympa.

Cinquième journée : de Florence à Lucques (85km)

Après la déception de la visite de l’intérieur du duomo, je décide de monter au sommet de la coupole, j’ai pu réserver pour 8h15. C’est une visite d’environ 45 minutes qui permet d’approcher au plus près de la superbe fresque représentant le Jugement Dernier et peinte par Giorgio Vasari de 1572 à 1574, date de sa mort et continuée ensuite jusqu’en 1579 par Frederico Zuccari. Cette visite permet également de rejoindre le toit de la coupole par un passage entre la structure interne et externe du dôme et de jouir d’un panorama exceptionnel sur Florence et ses environs. 

Il est alors temps de redescendre et de boucler les valises, récupérer la voiture et finalement quitter Florence afin de rejoindre la dernière destination de ce voyage : Lucques à 85km.

Malheureusement le temps s’est dégradé et c’est entre les gouttes que j’ai visité cette ville. Entourée de remparts, cette ville mélange un style gothique et renaissance. D’abord colonie romaine, Lucques s’enrichît pendant le Moyen Âge grâce au commerce de la soie et à sa position stratégique sur le tracé de la Via Francigena. Mais durant le XIVe siècle, la prospérité n’est plus au rendez-vous et la ville passe sous la domination de Pise, tout en gardant une certaine autonomie.

Je me balade dans la ville, passe devant plusieurs églises, visite le Duomo et passe de place en place, une visite calme, avec un peu de shopping, mon dernier jour en Italie, je souhaite ramener quelques souvenirs, surtout de l’épicerie.

En soirée, je dine au restaurant et la pluie redouble et après 15 minutes d’attente je décide quand même de rentrer et c’est donc trempée que j’arrive à mon Bed&Breakfast.

Et voilà, mon voyage en Italie se termine ici. Il me faut faire encore deux jours de route avant de rentrer chez moi.

Pour plus de photos de Florence et Lucques, c’est ici.

Petite étape à Cortone et Arezzo

Petite étape à Cortone et Arezzo

Petite étape de transition entre le Val D’Orcia et Florence. Après le Val D’Orcia, je suis arrivée en début de soirée à Cortone. J’ai rapidement fait mon enregistrement à l’hôtel avant de rejoindre le centre historique de Cortone juste au moment du coucher du soleil. C’est donc une visite rapide de cette ville médiévale. Fait intéressant, ici il n’y a pas besoin de se fatiguer pour monter dans le centre, il y a des escalators!!! Je n’ai pas eu le temps de vraiment voir la ville, par contre j’ai mangé dans un excellent restaurant : La Bucaccia da Romano, leurs raviolis aux boeufs et à la truffe étaient une tuerie.

Après le resto, une dernière petite balade dans la ville et je rentre à l’hôtel.

Le lendemain, je me dirige vers Florence où je passerai plusieurs jours, mais avant ça je m’arrête sur la route à Arezzo. La ville m’a surprise dès son arrivée, toutes les villes que j’ai visitées depuis le début de ce voyage à l’exception de Pise étaient perchées sur des collines, mais cette fois non, ça grimpe un peu, mais très peu, comparé aux autres villes.

Cette ville a été fondée par les Étrusques au Ve av. J.-C., elle était surement l’une des cités les plus importantes de la ligue étrusque. Au IIIe siècle av. J.-C., elle devient Romaine et symbolise l’expansion vers le nord de l’Empire romain. Grâce à sa position stratégique, dans un couloir naturel qui traverse les Apennins, elle devient l’une des principales places fortes de défense de Rome, et le restera, malgré la chute de l’empire, jusqu’au XIVe siècle et son passage sous la domination Florentine. 

On trouve de nombreux monuments dans la ville et elle mériterait une visite plus approfondie que les quelques heures que je lui ai consacrées. Je me suis surtout baladé dans la ville, je suis passée de place en place, j’ai vu plusieurs églises, palais… 

Petite anecdote cinématographique, la ville a servi de décor à une bonne partie du film La vie est belle de Roberto Benigni. On y voit en autres la Piazza Grande que le personnage principal interprété par Roberto Benigni traverse à toute vitesse en vélo avec sa femme.

Je déjeune dans un bon restaurant de spécialité Toscane, Le Chiavi D’oro et vers 15h je quitte la ville pour rejoindre Florence 1h30 plus tard. 

3 jours dans le Val d’Orcia

3 jours dans le Val d’Orcia

Après Sienne et Massa Marittima, je prends la direction du Val d’Orcia. Des champs vallonnés, des allées de cyprès, des mas perdus au milieu de la campagne, le Val D’Orcia représente au mieux ce que j’imaginais de la Toscane. C’est un petit coin de paradis, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Val D’Orcia est également réputé pour sa gastronomie, le Pecorino de Pienza et pour ses vignobles.

Jour 1 : de Massa Marittima à San Quirico d’Orcia (109,8km)

Je ne pars pas très tôt et il y a 1h15 de route, ce n’est donc qu’en fin de matinée que j’arrive à Montalcino, première des petites villes que je visite dans le Val D’Orcia. Je ne me lasse toujours pas de ces villes datant du moyen âge avec leurs remparts, leurs forteresses, leurs cathédrales… Les rues et ruelles médiévales sont très agréables et la forteresse qui date du XIVe siècle, vaut vraiment le coup, surtout pour sa vue exceptionnelle sur la campagne.

La ville est également reconnue pour son vin, le Brunello di Montalcino, il y a beaucoup d’endroits en ville pour le goûter, pour ma part je me suis attablée au restaurant Vineria Le Potazzine avec un risotto au Pecorino et un verre de Brunello, un vrai régal, je vous recommande le restaurant.

En milieu d’après-midi, je quitte Montalcino pour aller visiter l’Abbazia di Sant’Antimo qui se trouve à moins de 10 kilomètres. Cette abbaye du XIIe siècle de style roman en travertin clair se trouve au pied du petit village de Castelnuovo dell’Abate au milieu de la campagne et des cyprès et des oliviers. L’église actuelle date du XIIe siècle, mais l’ordre remonterait au VIIIe siècle puisque Charlemagne lui-même aurait fondé ce monastère.

Les cyprès font la renommée de la Toscane et le Val D’Orcia et certains groupes sont plus connus que d’autres comme les fameux Cipressi di San Quirico d’Orcia, le long de la route SR2 qui traverse le Val D’Orcia. Depuis le parking, un chemin de terre mène en quelques minutes à ce groupe de cyprès positionné en arc de cercle.

Je passe ensuite rapidement à mon hôtel pour m’enregistrer avant d’aller à autre point de vue assez célèbre du Val D’Orcia, le Podere Belvedere. Il rassemble tous les clichés de la Toscane, une ferme au milieu d’un paysage de collines, de cyprès, de vignes et d’oliviers. J’y suis allée un peu avant le coucher du soleil pour profiter un peu des couleurs chatoyantes de la fin de journée, même si le ciel était un peu chargé ce soir-là.

Un peu fatigué, je décide de diner à l’hôtel, je n’ai pas eu le courage de ressortir.

Jour 2 : San Quirico d’Orcia à Monticchiello (44km)

Ce matin, je découvre un autre beau village de la vallée d’Orcia, San Quirico d’Orcia. Ce bourg garde ses remparts du XIIe siècle, période vaste où le village était un point relais important de la Via Francigena. La balade est particulièrement agréable tôt le matin, il n’y a presque personne dans les rues. Le village n’est pas très grand, mais quelques églises et jardins sont à voir.

Après cette halte, je pars découvrir un autre petit village du val d’Orcia, Bagno Vignoni. Ce hameau est reconnu depuis l’antiquité pour ses eaux thermales et au moyen âge, c’était une étape réconfortante pour les pèlerins de la Via Francigena. Les eaux thermales sont nombreuses dans ce coin de la Toscane, elles viennent du Mont Amiata, un volcan éteint du sud de la Toscane. Le village est très joli avec son bassin en plein centre, dans le parc des moulins juste à côté on trouve d’anciens canaux creusés dans la roche.

En contrebas du village, on découvre des bassins à l’eau turquoise laiteuse, un endroit idéal pour se baigner. Dans le coin, on trouve aussi quelques établissements thermaux qui proposent des soins.

Pas très loin de Bagno Vignoni, on trouve l’une des plus célèbres allées de cyprès du Val D’Orcia, celle de la ferme Poggio Covili, comme j’étais dans le coin autant aller la voir.

Je reprends une nouvelle fois la route afin de rejoindre Pienza, en chemin je fais deux arrêts. Tout d’abord, la Cappella Madonna di Vitaleta, une petite chapelle perdue au milieu d’un paysage pittoresque. Construite au XIIe siècle, elle a été restaurée en 1884. Il y a un beau point de vue de la chapelle sur la Strada Provinciale 146, mais pour approcher de la chapelle il faudra marcher une dizaine de minutes afin de la rejoindre depuis le parking. J’en profite également pour apprécier le paysage environnant.

Le deuxième arrêt se trouve en contrebas de Pienza, cet endroit est célèbre grâce à Ridley Scott, en 2000 lors du tournage de Gladiator, il a posé ses caméras ici pour tourner l’une des scènes de son film, Russel Crowe caressant les épis de blé près de sa maison.

C’est donc en milieu d’après-midi que je rejoins Pienza, la capitale de cette microrégion de la Toscane. Son centre historique est inscrit au patrimoine mondial de l’UNECO depuis 1996. Cette ville est la ville natale d’Enea Silvio Piccolomini, celui qui deviendra plus tard le Pape Pie II et c’est grâce à cela que la ville a connu son apogée, il voulait qu’elle soit « la ville idéale de la renaissance » et il entreprend donc de grands travaux à partir de 1458. 

La ville est également célèbre pour son fromage, le Pecorino et comme je n’ai toujours pas mangé, je décide en milieu d’après-midi de faire une dégustation de fromage accompagné de charcuterie, un vrai régal, encore une fois!!! Je me balade ensuite dans la ville, il y a vraiment beaucoup de monde, bien plus que dans le reste des villes du Val D’Orcia que j’ai visité, mais ça reste une belle ville à voir. 

En fin d’après-midi, je rejoins mon hébergement pour la nuit, une chambre d’hôte perdu au milieu des collines entre Pienza et Monticchiello. Je profite du jardin, de la piscine et du superbe coucher du soleil depuis le jardin avant de prendre un excellent diner dans le patio.

Jour 3 : de Monticchiello à Cortona (177km avec le détour)

Aujourd’hui est ma dernière journée dans le Val D’Orcia, il me reste encore quelques lieux à visiter. Mais d’abord, un délicieux petit déjeuner avec vue sur la terrasse de ma chambre, c’était très agréable. Je prends ensuite la route vers Monticchiello, juste avant d’arriver je prends un chemin de terre qui me mène à un point de vue sur l’une des plus photogéniques routes en zigzag, entourées de cyprès, elle serpente vers le sommet d’une colline. 

Quant à Monticchiello, c’est un pittoresque village entouré de remparts, très peu cité dans les guides de voyage, c’est bien dommage, le village perché sur une colline est charmant et tranquille, il n’y a pas grand monde pour se balader dans ses ruelles et c’est très agréable. La vue depuis son belvédère à l’entrée du village, on a une vue imprenable sur la campagne et Pienza au loin.

Quinze minutes de routes supplémentaires et j’arrive à Montepulciano, dernier de mes arrêts dans le Val D’Orcia. Cette ville est mentionnée pour la première fois lors de la période étrusque en 715 av. J.-C., mais c’est lors de du moyen âge et de la renaissance qu’elle atteint son apogée et devient tour à tour la convoitise de Sienne et Florence. Stratégiquement situé sur la crête du mont Poliziano à 600m d’altitude entre le Val di Chiana et le Val D’Orcia, Montepulciano s’articule autour d’une grande rue principale où l’on retrouve plusieurs des principaux monuments à voir. La ville, comme nombre de villes du coin, est réputée pour son vin, le Nobile di Montepulciano, j’ai eu l’occasion de le gouter la veille et je crois que c’est celui que j’ai préféré en Toscane.

J’ai été un peu surprise par cette ville, je m’attendais comme Pienza à voir du monde, mais c’était plutôt calme, j’ai même eu du mal à trouver un endroit où déjeuner, j’ai fini par acheter un sandwich et manger rapidement.

Finalement, je quitte la ville en début d’après-midi et avant de quitter le Val D’Orcia je pars visiter l’église Madonna di San Biagio au pied de la ville, le chef d’oeuvre d’Antonio da Sangallo il Vecchio. Inaugurée au XVIe siècle, elle n’a jamais été complètement achevée. Elle représente un modèle de l’architecture du début de la renaissance avec sa sobriété et son plan en croix grecque. Son intérieur vaut également le coup avec son style baroque.

J’étais censé partir ensuite vers Cortona, mais j’ai dû faire un détour non planifié à Sienne pour récupérer le double de mes clés de voiture que j’avais laissé au voiturier et que j’ai oublié de reprendre avant de partir. Donc au lieu de 40 minutes de route, j’ai mis 2h avant d’arriver à Cortona. À suivre dans le prochain article.

Pour plus de photos, c’est ici.

De Sienne à Massa Marittima

De Sienne à Massa Marittima

Après ma visite du Chianti, je prends la direction de Sienne que je rejoins en fin de journée alors que le soleil se couche. Je suis fatiguée, je fais donc une incursion rapide en ville pour diner, rien de mémorable, c’était bon, mais sans plus.

Premier jour : Sienne

Sienne, c’est un peu la petite soeur de Florence, mais également sa grande rivale, enfin pendant le Moyen Âge. La ville a été fondée par les Étrusques entre le IVe et le IIIe siècle av. J.-C.. Elle fut d’abord une ancienne colonie romaine, puis un siège épiscopal, la ville se développe à partir du VIIe siècle, mais c’est surtout à partir du XIIe siècle, lorsque la cité devient libre qu’elle atteint son apogée et devient la grande rivale de Florence. Son lent déclin commença avec la peste de 1348 et en 1555 la ville n’eut pas d’autre choix que de se rendre face à la suprématie de Florence.

Selon la légende, Sienne a été fondée par Senius et Aschius, les fils de Remus. Alors qu’ils fuirent Rome pour échapper à Romulus sur un cheval blanc et un cheval noir, ils s’arrêtèrent en Toscane et fondèrent la ville en lui donnant le nom de l’un des frères. Les chevaux sont à l’origine de l’emblème noir et blanc de la ville.

La ville a su conserver son centre historique grâce à son enceinte et à un développement industriel très peu présent. Ce qui est fort bien, aujourd’hui nous pouvons pleinement profiter de ce véritable joyau. 

En plus de son exceptionnel patrimoine historique, Sienne est également connu pour le Palio, une course de chevaux qui a lieu deux fois par an, le 2 juillet et 16 août où concours les 17 quartiers de la ville. Chaque quartier désigne un cavalier qui monte un cheval à cru et doit faire 3 fois le tour de la Piazza Del Campo, il parait que l’ambiance est folle!!!

J’ai décidé de passer une journée à Sienne, ce n’est pas beaucoup, mais ça suffira pour voir l’essentielle de ce que la ville a à proposer. Je décide d’abord de me balader dans la ville sans vraiment de but précis, je passe parfois dans de larges artères et parfois dans de plus petites et ce qui m’a le plus marqué c’est l’homogénéité et cette couleur ocre qui caractérise la ville. C’est un grand plaisir de flâner dans ces rues.

En fin de matinée, je me rends à la Piazza del Campo, le centre historique de la ville, cette place impressionne avec son plan incliné en forme de coquillage et pavé de briques. Elle est dominée par le Palazzo Pubblico et la Torre del Mangia, haute de 102m. C’est l’endroit parfait pour prendre un verre dans les nombreux restaurants ou cafés qui la borde.

Je consacre une bonne partie de l’après-midi à l’autre incontournable de Sienne, le grand complexe de la Cathédrale, l’Opera della Metropolitana di Siena. Dominant la ville, la Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption est somptueuse. Construite entre le XIIe et le XIVe siècle, la cathédrale est jugée trop petite et en 1339 des travaux sont entrepris pour l’agrandir considérablement, mais à peine 10 ans plus tard la peste noire qui sévit en Toscane met en coup d’arrêt brutal au projet. De plus, bien vite on se rend compte que les fondations montrent des signes de faiblesses, le projet est définitivement interrompu en 1355. Il reste de cette folie des grandeurs le grand mur de pierre en arcade où s’est installé le Museo dell’Opera del Duomo et le Facciatone, ce qui devait être la façade de la nouvelle cathédrale.

Extérieurement, la cathédrale est magnifique avec son marbre polychrome blanc, vert et rose et ses nombreuses statues finement taillées, mais que dire de son intérieur qui est somptueux, c’est l’un des plus beaux intérieurs de cathédrales que j’ai pu voir dans ma vie, si ce n’est « le » plus beau!!! Quand on entre, on ne sait plus où donner de la tête, du sol au plafond, l’ensemble est époustouflant!!! Que ce soit les fresques qui recouvrent les murs, le plafond et la coupole ou son sol remarquable. Il est constitué de 56 panneaux de marbres décrivant des mythes ou des scènes de l’Ancien Testament et il a fallu une quarantaine d’artistes et 600 ans pour le finir.D’ailleurs, Giorgio Vasari disait à propos de son sol: « le plus beau, le plus grand et le plus splendide jamais conçus ». Dans la cathédrale, il ne faut pas louper la somptueuse Libreria Piccolomini, construite dans l’ancien presbytère entre 1492 et 1509, c’était la bibliothèque du Cardinal Francesco Piccolomini (futur Pape Pie III) en l’honneur de son oncle le Pape Pie II, les fresques peintes par Pinturicchio relatent sa vie.

En plus de la Cathédrale, j’ai visité le Baptistère San Giovani, également très beau, et le Museo dell’Opera del Duomo, on y trouve certains des vitraux et statues originales. C’est également par ce musée que l’on peut avoir accès à la vue panoramique depuis le facciatone, la vue sur Sienne y est incroyable.

La journée est bien avancée, je retourne donc à l’hôtel pour une petite pause avant de repartir en soirée me balader. J’avais repéré plusieurs restaurants, mais ce n’est pas une bonne idée de ne pas réserver un vendredi soir, je me suis donc retrouvé dans un restaurant bien touristique, la pizza n’était pas trop mal.

En fin de journée, je trouve un autre spot pour le coucher du soleil, un peu plus proche de la ville cette fois et en soirée je dine au restaurant de mon hôtel que l’on m’avait également conseillée, l’hôtel Sovestro.

Deuxième jour : de Sienne à Massa Marittima (85,8km)

Et voilà, ma journée à Sienne est déjà finie, je quitte donc la ville ce matin. Difficilement, le parking est très étroit et j’ai mis pas loin de 30 minutes à faire des manoeuvres pour sortir, l’enfer!!!

Quand j’ai planifié mon voyage, enfin c’est un bien grand mot vu que je n’ai rien réservé, disons plutôt quand j’ai prévu mon voyage en Italie, j’avais dans l’idée d’aller à l’île d’Elba, malheureusement les hôtels en dernière minute avec borne de recharge pour véhicule électrique ne sont pas légion et j’ai du abandonner cette idée et ma journée n’est pas vraiment chargée. 

Je me dirige vers Massa Marittima et en route j’ai repéré une abbaye à visiter, l’Abbazia di San Galgano qui se trouve à 40 minutes de Sienne. J’y arrive en fin de matinée. L’église de San Galgano est la première église gothique de Toscane construite entre 1218 et 1288 par des moines cisterciens d’où la sobriété des lieux, les cisterciens font voeu de pauvreté, d’humilité et de charité. L’abbaye n’a pas été occupée très longtemps, les moines quittent l’abbaye au XVe siècle après plusieurs famines, épidémies et attaques. Puis en 1786, le clocher s’effondre et fait s’effondrer la voute de l’abbatiale.

La visite de l’abbaye coute 4€ et l’abbatiale parait majestueuse sans son toit. Sur la colline juste à côté, que l’on peut rejoindre à pied se trouve l’Ermitage di Montesiepi, une belle petite église circulaire du XIIe siècle, et qui sert de mausolée pour San Galgano. On y trouve également le rocher avec l’épée.

Selon la légende, Galgano Guidotti aurait reçu l’apparition de l’archange Saint Michel, il décide alors de renoncer à sa vie agitée pour Dieu et pour le prouver il lance son épée qui va se ficher dans un rocher.

Je prends ensuite la route pour Massa Marittima et 30 minutes plus tard je rejoins ce joli village perché à 400m d’altitude. La faim commence à se faire ressentir, il est déjà presque 15h, je trouve donc un petit restaurant sur la Piazza Garibaldi pour déjeuner. On trouve sur cette jolie place, le palais du podestat, le palais communal et le Duomo. Datant du XIe siècle, c’est une jolie cathédrale romane de style pisan, mis en valeur par son bel escalier. Après ce déjeuner tardif, j’ai visité le Duomo et je me suis baladée dans la ville jusque’à la forteresse Senese, d’ailleurs c’est un beau point de vue sur la ville, la campagne et même la mer.

En fin d’après-midi, je rejoins la Tenuta il Sassone, un domaine viticole qui fait également chambre d’hôte. J’ai le temps avant le coucher du soleil de faire un petit plongeon dans la piscine et en soirée je dine sur la terrasse du domaine, c’est très agréable.

Pour voir plus de photos, c’est ici.

San Gimignano et le Chianti

San Gimignano et le Chianti

Après Pise et Volterra, je rejoins l’une des plus célèbres villes de la Toscane, San Gimignano, visible de loin avec ses tours. Au Moyen Âge, elles étaient 72, maintenant il n’en reste plus que 13, mais elles font la renommée de la ville, qui est d’ailleurs surnommée la « Manhattan médiévale ».

San Gimignano

Je suis arrivée en fin de journée à San Gimignano et après avoir effectué mon enregistrement à l’hôtel j’ai cherché un point de vue pour aller voir la ville avec le coucher du soleil. Pas évident de trouver, autant d’habitude je trouve facilement, cette fois c’était plus compliqué, j’ai emprunté des petits chemins et j’ai trouvé un endroit pas trop mal, mais ce fut un peu plus compliqué que d’habitude. 

Finalement en soirée, j’avais réservé au restaurant Peruca, c’est une tuerie, je vous le recommande vivement surtout les Fagattoni qui étaient délicieuses.

Le lendemain, je commence la journée tranquillement, j’ai une journée entière à consacrer à San Gimignano, je n’ai donc pas besoin de me presser, c’est entièrement suffisant, la ville n’est pas si grande que ça.

Perchée au milieu des vignes, des oliviers et des collines, la ville de San Gimignano, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO compte aujourd’hui environ 8000 habitants. Fondée au IIIe siècle av. J.-C., elle a surtout connu son apogée entre le XIe et le XIIIe quand elle était un point relais important pour les pèlerins entre Florence et Rome et le long de la Via Francigena qui relie Canterbury à Rome. La plupart des bâtiments datent de cette époque dont les tours familiales. Elles étaient au nombre de 72 durant le moyen âge, elles symbolisaient la puissance et la richesse des seigneurs (familles) de San Gimignano.

Dans la deuxième moitié du XIVe siècle, la ville commence à décliner au profit de Florence, à cause de famine et de la peste. Mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose, c’est ce déclin qui empêcha par la suite l’étalement urbain et qui préserva la ville et que l’on peut aujourd’hui visiter.

La ville n’est pas accessible en voiture, ce qui est super, il faut donc se garer dans l’un des nombreux parkings qui entourent la ville. Il faudra peut-être s’attendre à une petite grimpette en fonction du parking choisi. 

La première chose que j’ai faite à San Gimignano c’est de me balader dans la ville, de prendre des petites ruelles, parfois un peu plus calmes que les grandes artères, il y a moins de monde. On y trouve beaucoup de cavistes, des épiceries fines, des petits magasins d’arts… de quoi se ramener de nombreux souvenirs, j’y ai d’ailleurs trouvé un beau carnet qui me permettra de relater encore plus mes futurs voyages.

Le midi, je décide tester un autre restaurant que l’on m’avait conseillé, l’Osteria Delle Catene, c’était pas mal, malheureusement que j’ai choisi était un peu trop épicé à mon goût et j’ai eu du mal à l’apprécier, heureusement le dessert était délicieux.

Dans l’après-midi, je visite les principaux lieux historiques de la ville comme la piazza duomo où se trouve l’une des plus grandes concentrations de bâtiments publics et privés d’Italie. On y trouve en autre la Collégiale de Santa Maria Assunta, une superbe église romane du XIIe siècle qui renferme en son sein de véritable chef-d’oeuvre comme les superbes fresques qui la recouvre. Sur la même place, on trouve le Palazzo Communale datant du XIIIe et XIVe siècle et surmonté de la Torre Grosse, une tour de 54m de haut depuis lequel on a une vue superbe sur les toits de San Gimignano et la campagne toscane environnante. 

Juste à côté se trouve l’une des autres places principales de San Gimignano, la Piazza della Cisterna, le coeur de la ville ceinte des plus remarquables tours de San Gimignano, dont la Torre Del Diavolo.

Pour la petite histoire, la tour Del Diavolo s’appelle ainsi, car le propriétaire revenant de voyage l’a trouvé bien plus haute que lors de son départ et ça ne pouvait donc être que l’oeuvre du diable.

C’est également sur cette place que l’on trouve l’un des meilleurs glaciers d’Italie, la Gelateria Dondoli. La file d’attente peut faire un peu peur, mais les employés sont vraiment efficaces et ça va vite. J’emporte ma glace pour un dernier incontournable de San Gimignano, une balade le long des remparts, la vue sur les vignobles et la campagne y est superbe, un véritable panorama sur la campagne toscane.

En fin de journée, je trouve un autre spot pour le coucher du soleil, un peu plus proche de la ville cette fois et en soirée je dine au restaurant de mon hôtel que l’on m’avait également conseillée, l’hôtel Sovestro.

Le lendemain, je me rends dans le Chianti, l’une des régions viticoles les plus réputées d’Italie. Mais, avant ça petit détour vers le spot de la veille pour quelques photos en plein jour des vignes et de San Gimignano en arrière plan.

Le nord du Val di Chianti

Petit changement de programme ce matin j’ai reçu un coup de fil du vignoble où je devais déjeuner pour m’annoncer que ma réservation était annulée et reportée au lendemain. En sachant ça avant, j’aurais organisé autrement mon parcours, mais on fera avec.

Le Chianti est une région viticole qui se trouve entre Florence et Sienne, ce qui fut source de conflit entre les deux villes. La région est souvent séparée en deux avec au nord, le Chianti Fiorentino que je visite aujourd’hui et au sud, le Chianti Senese prévu pour demain.

Après avoir quitté San Gimignano, je me dirige vers la SR 222, la route des vins qui serpente au milieu des vignobles et des oliviers. Sur la route, quelques arrêts dont la Fonte della Fate, une fontaine publique du milieu du XIIIe siècle située à Poggibonsi. C’était sur la route, donc c’était intéressant à voir, mais ça ne vaut pas le coup s’il faut faire un détour sur plusieurs kilomètres.

Je profite ensuite des beaux panoramas sur les vignes le long de la Chiantigiana (SR 222) en allant vers Greve in Chianti. C’est un peu le chef-lieu du Chianti. Le village s’organise autour d’une jolie place, la Piazza Matteotti avec de belles arcades, l’endroit idéal pour déjeuner à l’osteria Mangiando Mangiando, une brasserie sympathique où j’ai pu découvrir un grand classique de la tradition culinaire locale : les pappardelle au ragoût de sanglier.

En début d’après-midi, je monte au village de Montefioralle, un superbe petit village fortifié qui se trouve sur les hauteurs de Greve in Chianti. La balade est très rapide dans son unique rue et on peut même y voir la maison de la famille d’Amerigo Vespucci, le navigateur qui donna son nom à l’Amérique.

Je quitte ensuite la SR 222 pour aller voir l’Abbaye di San Michele Arcangelo à Passignano, elle date du XIe siècle. Malheureusement, je n’ai pu voir que l’église, il n’était pas possible de la visiter ce jour-là. Non loin, on trouve la Cappella dei Pesci. Puis je continue ma découverte du Chianti, avec ses villes médiévales, ses églises, ses vignobles… 

Le sud du Val di Chianti

Finalement en fin de journée, je rejoins Radda in Chianti, mon étape pour la nuit. C’est un joli village qui se trouve sur une crête entre deux vallées. J’arrive juste avant le coucher du soleil et j’ai une vue parfaite depuis ma chambre pour en profiter pleinement. 

Le soir, je dine au très bon restaurant de mon hôtel, le ristorante Vignale.

Pour mon deuxième jour dans le Chianti, je commence par me balader dans Radda in Chianti, l’ancienne capitale de la ligue du Chianti. C’est un petit village charmant avec quelques maisons datant du XIVe siècle, une belle église et le beau Palazzo Del Podestà. Je pars ensuite vers le petit village de Volpaia, un joli hameau de style médiéval, l’endroit est paisible ce matin-là, quelques locaux et touristes dégustent un café en terrasse, les ruelles sont très calme et c’est plaisant.

En fin de matinée je rejoins Badia a Coltibuono, une belle abbaye vallombrosienne du XIe siècle que je n’ai malheureusement pas pu visiter, il y avait des visites de groupe et il n’avait pas de place avant la fin de journée, j’en ai quand même profité pour prendre quelques photos de la vue panoramique sur la vallée de l’Arno.

Il est temps de repartir vers le nord, j’ai rendez-vous au vignoble Quercito Di Castellina pour une visite et un déjeuner. J’ai eu le droit à une explication des différents vins et des méthodes de cultures et de récoltes de leurs vins tous bios. Le tout est suivi d’un délicieux repas servi avec les vins du vignoble. C’était vraiment intéressant comme visite et le repas était délicieux, par contre il est difficile de profiter à fond des vins quand il faut conduire ensuite.

Dans l’après-midi, je m’arrête rapidement à Castellina in Chianti pour acheter deux-trois souvenirs du Chianti avant de mettre le cap vers le sud pour une dernière visite avant de rejoindre Sienne, le Castello di Brolio. Ce château perché à 500m d’altitude date du Xe siècle et a été rénové au XIXe siècle, il domine les collines recouvertes de vigne de Sangiovese de Brolio et il est habité depuis 1141 par la famille Ricasoli qui a fixé la formule du Chianti. Il n’est pas possible de visiter le château, mais par contre pour 5€ on peut accéder aux jardins, aux remparts et la magnifique vue panoramique sur la vallée de l’Arbia. En prime, on a accès à une dégustation du célèbre vin du domaine.

Et voilà, ma visite du Chianti se termine ici, je prends la direction de Sienne que je rejoins en fin de journée alors que le soleil se couche. Le récit de sa visite sera pour un prochain article.

Pour voir plus de photos, c’est ici.

Pise et Volterra

Pise et Volterra

Belle surprise ce matin, il fait beau, j’ai enfin une vue dégagée sur le golfe des Poètes, c’était inespéré!!!

Entre finir de boucler mes bagages et le petit déjeuner, ce n’est qu’en milieu de matinée que je quitte La Spezia et la Ligurie afin de rejoindre la Toscane. La route n’est pas très longue, il faut environ 1h afin de rejoindre Pise, mais comme je devais faire un arrêt recharge pour la voiture, ce n’est que vers 12h30 que je suis arrivée à Pise. 

Pise

J’ai hésité à venir à Pise, les avis sont très partagés, que ce soit sur les blogs ou dans les guides de voyages, la moitié des gens pense que la ville n’est pas un incontournable et l’autre moitié pense au contraire qu’il faut absolument y aller. J’ai donc décidé, comme j’ai le temps d’y aller et de me faire ma propre opinion. Par contre, j’ai décidé d’y consacrer seulement une demi-journée. 

Comme en Ligurie, le temps est changeant, un peu de pluie et du soleil. Pas facile de savoir quoi mettre dans son sac à dos. Mon hôtel est tout proche de la Piazza dei Miracoli, la place où se trouve en autre la célèbre Tour de Pise, c’est donc naturellement que je commence ma visite par cette place. Il y a beaucoup de monde, de nombreux groupes, on sent bien le tourisme de masse ici, même si je suppose que vu la période ça devait être encore pire 2 ans avant. 

La place des Miracles est le poumon de la ville, on y trouve les 3 monuments principaux de Pise, la Cathédrale Santa Maria Assunta, le Baptistère San Giovanni et le Campanile de la Cathédrale (la tour Penchée). Pour les visiter, il faut se procurer des tickets, je n’ai pas pensé à les prendre en avance, mais j’ai eu de la chance il n’y avait personne à la billetterie. Avant de venir, j’avais déjà décidé de ne pas monter dans la tour, par contre je souhaitais voir le baptistère et la cathédrale. La visite de la Cathédrale est gratuite, par contre il faut réserver un horaire, sauf si vous acheter un billet pour un autre monument, ce que j’ai fait, le coût est de 7€. Si j’avais voulu visiter la tour penchée, le coût était de 20€  pour uniquement la tour et la Cathédrale et j’aurais dû attendre 3h. 

En quelques mots d’histoire, le Baptistère fut construit du XIIe au XIVe siècles et il mélange un style gothique et roman. La cathédrale est un peu plus vieille, sa construction commence au XIe siècle et s’achève au milieu du XIIe siècle. Elle est de style roman. Quant à la Tour penchée, sa construction commence en 1173 et c’est assez rapidement qu’un affaissement du sol se produit, cependant les travaux continuent un certain temps avant qu’un nouvel affaissement se produise. Les travaux sont alors arrêtés pendant un siècle avant qu’un nouvel architecte les reprennent en essayant de corriger l’inclinaison. Finalement, la tour est finie en 1350. De nombreux travaux ont été réalisés aux fils des siècles pour tenter de la redresser ou tout du moins la stabiliser. En 1990, la visite de la tour a été stoppée, jugée trop dangereuse, des travaux ont permis de la redresser de 45cm et la tour est rouvert en 2001 lui donnant un sursis d’une centaine d’années. Et d’ailleurs chose étonnante, depuis 2013, la tour se redresse sans que l’on sache vraiment pourquoi!!!

Petite légende de la tour : il paraît que les étudiants qui grimpent dedans ratent leurs examens.

L’après-midi est déjà bien avancée quand je commence à me balader en ville et surtout chercher un restaurant pour déjeuner. J’avais fait une liste de restaurants recommandés, malheureusement je l’ai oublié, j’ai donc fini par en choisir un, un peu au hasard : Cantina Vasari. Le hasard faisant bien les choses, il était sur ma liste.

Après ce bon déjeuner tardif, j’ai décidé de me balader en ville, c’est assez surprenant, le soleil est de retour et il y a du monde dans les rues, mais c’est également dimanche et donc bon nombre de magasins sont fermés, c’est assez contradictoire. La ville est très agréable à visiter avec ses belles places, comme la Piazza dei Cavalieri et ses monuments de styles toscans, ou encore les berges de l’Arno et ses jolies bâtisses colorées.

En fin de journée alors que le soleil se couche, je retourne du côté de la place des Miracles pour de belles photos de la tour et de la cathédrale avec le coucher du soleil.

Volterra

Ce matin, je quitte Pise pour rejoindre San Gimignano, un incontournable de la Toscane, maisavant ça je m’arrête à Volterra. Posée sur une colline à 550m d’altitude, la Moyenâgeuse Volterra est impressionnante.

Il me faut rouler 1h15 depuis Pise pour rejoindre Volterra, tout doucement le paysage se transforme et les routes sinueuses à travers les collines m’emmènent dans ce beau décor qu’est la Toscane. Volterra, impressionne avec son enceinte médiévale qui renferme une ville très agréable à visiter, où il fait bon de flâner au milieu des vestiges étrusques. La ville d’environ 10 000 habitants date du 4e siècle av. J.-C., à l’époque c’était l’une des plus importantes villes étrusques, puis les Romains l’investissent avant que la ville ne devienne au Moyen Âge un important centre d’intérêt pour Florence, surtout lors de ces conflits avec Pise. 

Depuis le temps des Étrusques, le travail de l’albâtre est l’un des principaux artisanats de la ville, extrait à Castellina Marittima à environ 40km de Volterra.

Petite anecdote cinématographique : Volterra a servi de décor à la ville des Volturi dans le film Twilight.

J’ai passé une grosse demi-journée à Volterra, je n’ai pas eu le temps de tous visiter et il a fallu un peu jongler avec la pluie en début d’après-midi, mais je pense avoir quand même pu admirer l’essentielle de ce que la ville a à offrir avec ses monuments étrusques comme la Porta all’Arco, ses monuments romains comme le Teatro Romano ou plus récents dans l’histoire, ses monuments datant de l’ère médiévale avec la Piazza dei Priori, le centre de la vie politique au Moyen Âge et encore aujourd’hui centre de la ville, il y avait d’ailleurs le marché le jour où j’y suis passée. Le Palazzo dei Priori est d’ailleurs le plus ancien palais municipal de Toscane. Tout  proche de cette place, on trouve également le siège du pouvoir religieux avec le Duomo di Santa Maria Assunta et son baptistère. 

La ville s’enorgueillit de plusieurs musées, nombreux pour une si petite ville, mais très intéressant, enfin les deux que j’ai visités l’étaient, la pinacothèque et l’Écomusée dell’Albastro qui se trouvent dans le même bâtiment.

Finalement en milieu d’après-midi je quitte Volterra pour rejoindre l’impressionnante San Gimignano

Pour plus de photos, c’est ici.