Après Sienne et Massa Marittima, je prends la direction du Val d’Orcia. Des champs vallonnés, des allées de cyprès, des mas perdus au milieu de la campagne, le Val D’Orcia représente au mieux ce que j’imaginais de la Toscane. C’est un petit coin de paradis, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Val D’Orcia est également réputé pour sa gastronomie, le Pecorino de Pienza et pour ses vignobles.

Jour 1 : de Massa Marittima à San Quirico d’Orcia (109,8km)

Je ne pars pas très tôt et il y a 1h15 de route, ce n’est donc qu’en fin de matinée que j’arrive à Montalcino, première des petites villes que je visite dans le Val D’Orcia. Je ne me lasse toujours pas de ces villes datant du moyen âge avec leurs remparts, leurs forteresses, leurs cathédrales… Les rues et ruelles médiévales sont très agréables et la forteresse qui date du XIVe siècle, vaut vraiment le coup, surtout pour sa vue exceptionnelle sur la campagne.

La ville est également reconnue pour son vin, le Brunello di Montalcino, il y a beaucoup d’endroits en ville pour le goûter, pour ma part je me suis attablée au restaurant Vineria Le Potazzine avec un risotto au Pecorino et un verre de Brunello, un vrai régal, je vous recommande le restaurant.

En milieu d’après-midi, je quitte Montalcino pour aller visiter l’Abbazia di Sant’Antimo qui se trouve à moins de 10 kilomètres. Cette abbaye du XIIe siècle de style roman en travertin clair se trouve au pied du petit village de Castelnuovo dell’Abate au milieu de la campagne et des cyprès et des oliviers. L’église actuelle date du XIIe siècle, mais l’ordre remonterait au VIIIe siècle puisque Charlemagne lui-même aurait fondé ce monastère.

Les cyprès font la renommée de la Toscane et le Val D’Orcia et certains groupes sont plus connus que d’autres comme les fameux Cipressi di San Quirico d’Orcia, le long de la route SR2 qui traverse le Val D’Orcia. Depuis le parking, un chemin de terre mène en quelques minutes à ce groupe de cyprès positionné en arc de cercle.

Je passe ensuite rapidement à mon hôtel pour m’enregistrer avant d’aller à autre point de vue assez célèbre du Val D’Orcia, le Podere Belvedere. Il rassemble tous les clichés de la Toscane, une ferme au milieu d’un paysage de collines, de cyprès, de vignes et d’oliviers. J’y suis allée un peu avant le coucher du soleil pour profiter un peu des couleurs chatoyantes de la fin de journée, même si le ciel était un peu chargé ce soir-là.

Un peu fatigué, je décide de diner à l’hôtel, je n’ai pas eu le courage de ressortir.

Jour 2 : San Quirico d’Orcia à Monticchiello (44km)

Ce matin, je découvre un autre beau village de la vallée d’Orcia, San Quirico d’Orcia. Ce bourg garde ses remparts du XIIe siècle, période vaste où le village était un point relais important de la Via Francigena. La balade est particulièrement agréable tôt le matin, il n’y a presque personne dans les rues. Le village n’est pas très grand, mais quelques églises et jardins sont à voir.

Après cette halte, je pars découvrir un autre petit village du val d’Orcia, Bagno Vignoni. Ce hameau est reconnu depuis l’antiquité pour ses eaux thermales et au moyen âge, c’était une étape réconfortante pour les pèlerins de la Via Francigena. Les eaux thermales sont nombreuses dans ce coin de la Toscane, elles viennent du Mont Amiata, un volcan éteint du sud de la Toscane. Le village est très joli avec son bassin en plein centre, dans le parc des moulins juste à côté on trouve d’anciens canaux creusés dans la roche.

En contrebas du village, on découvre des bassins à l’eau turquoise laiteuse, un endroit idéal pour se baigner. Dans le coin, on trouve aussi quelques établissements thermaux qui proposent des soins.

Pas très loin de Bagno Vignoni, on trouve l’une des plus célèbres allées de cyprès du Val D’Orcia, celle de la ferme Poggio Covili, comme j’étais dans le coin autant aller la voir.

Je reprends une nouvelle fois la route afin de rejoindre Pienza, en chemin je fais deux arrêts. Tout d’abord, la Cappella Madonna di Vitaleta, une petite chapelle perdue au milieu d’un paysage pittoresque. Construite au XIIe siècle, elle a été restaurée en 1884. Il y a un beau point de vue de la chapelle sur la Strada Provinciale 146, mais pour approcher de la chapelle il faudra marcher une dizaine de minutes afin de la rejoindre depuis le parking. J’en profite également pour apprécier le paysage environnant.

Le deuxième arrêt se trouve en contrebas de Pienza, cet endroit est célèbre grâce à Ridley Scott, en 2000 lors du tournage de Gladiator, il a posé ses caméras ici pour tourner l’une des scènes de son film, Russel Crowe caressant les épis de blé près de sa maison.

C’est donc en milieu d’après-midi que je rejoins Pienza, la capitale de cette microrégion de la Toscane. Son centre historique est inscrit au patrimoine mondial de l’UNECO depuis 1996. Cette ville est la ville natale d’Enea Silvio Piccolomini, celui qui deviendra plus tard le Pape Pie II et c’est grâce à cela que la ville a connu son apogée, il voulait qu’elle soit « la ville idéale de la renaissance » et il entreprend donc de grands travaux à partir de 1458. 

La ville est également célèbre pour son fromage, le Pecorino et comme je n’ai toujours pas mangé, je décide en milieu d’après-midi de faire une dégustation de fromage accompagné de charcuterie, un vrai régal, encore une fois!!! Je me balade ensuite dans la ville, il y a vraiment beaucoup de monde, bien plus que dans le reste des villes du Val D’Orcia que j’ai visité, mais ça reste une belle ville à voir. 

En fin d’après-midi, je rejoins mon hébergement pour la nuit, une chambre d’hôte perdu au milieu des collines entre Pienza et Monticchiello. Je profite du jardin, de la piscine et du superbe coucher du soleil depuis le jardin avant de prendre un excellent diner dans le patio.

Jour 3 : de Monticchiello à Cortona (177km avec le détour)

Aujourd’hui est ma dernière journée dans le Val D’Orcia, il me reste encore quelques lieux à visiter. Mais d’abord, un délicieux petit déjeuner avec vue sur la terrasse de ma chambre, c’était très agréable. Je prends ensuite la route vers Monticchiello, juste avant d’arriver je prends un chemin de terre qui me mène à un point de vue sur l’une des plus photogéniques routes en zigzag, entourées de cyprès, elle serpente vers le sommet d’une colline. 

Quant à Monticchiello, c’est un pittoresque village entouré de remparts, très peu cité dans les guides de voyage, c’est bien dommage, le village perché sur une colline est charmant et tranquille, il n’y a pas grand monde pour se balader dans ses ruelles et c’est très agréable. La vue depuis son belvédère à l’entrée du village, on a une vue imprenable sur la campagne et Pienza au loin.

Quinze minutes de routes supplémentaires et j’arrive à Montepulciano, dernier de mes arrêts dans le Val D’Orcia. Cette ville est mentionnée pour la première fois lors de la période étrusque en 715 av. J.-C., mais c’est lors de du moyen âge et de la renaissance qu’elle atteint son apogée et devient tour à tour la convoitise de Sienne et Florence. Stratégiquement situé sur la crête du mont Poliziano à 600m d’altitude entre le Val di Chiana et le Val D’Orcia, Montepulciano s’articule autour d’une grande rue principale où l’on retrouve plusieurs des principaux monuments à voir. La ville, comme nombre de villes du coin, est réputée pour son vin, le Nobile di Montepulciano, j’ai eu l’occasion de le gouter la veille et je crois que c’est celui que j’ai préféré en Toscane.

J’ai été un peu surprise par cette ville, je m’attendais comme Pienza à voir du monde, mais c’était plutôt calme, j’ai même eu du mal à trouver un endroit où déjeuner, j’ai fini par acheter un sandwich et manger rapidement.

Finalement, je quitte la ville en début d’après-midi et avant de quitter le Val D’Orcia je pars visiter l’église Madonna di San Biagio au pied de la ville, le chef d’oeuvre d’Antonio da Sangallo il Vecchio. Inaugurée au XVIe siècle, elle n’a jamais été complètement achevée. Elle représente un modèle de l’architecture du début de la renaissance avec sa sobriété et son plan en croix grecque. Son intérieur vaut également le coup avec son style baroque.

J’étais censé partir ensuite vers Cortona, mais j’ai dû faire un détour non planifié à Sienne pour récupérer le double de mes clés de voiture que j’avais laissé au voiturier et que j’ai oublié de reprendre avant de partir. Donc au lieu de 40 minutes de route, j’ai mis 2h avant d’arriver à Cortona. À suivre dans le prochain article.

Pour plus de photos, c’est ici.