Et voilà, le voyage touche à sa fin avec Delphes et Athènes, encore des endroits magnifiques. Petit bémol, 2 jours à Athènes c’est un peu court et une journée ou deux en plus aurait été mieux. En ce qui concerne le monde, même à la mi-octobre, il y a du monde, ce qui n’est pas vraiment agréable, mais il faut faire avec.

Dix-septième journée : d’Olympie à Delphes

Après le Péloponnèse (l’article est ici), je prends la route pour rejoindre Delphes qui se situe au nord du Péloponnèse de l’autre côté du golfe de Corinthe. Normalement, il faut 3h pour rejoindre Delphes, depuis Olympie, mais je ne prends pas forcément les routes les plus rapides et j’ai fait plusieurs arrêts sur la route, il me faut donc un peu plus de 6h. Il me faut environ 2h de route à travers les montagnes pour arriver au pont Rio-Antirio, le troisième plus long pont à haubans du monde, un pont vraiment superbe qui mérite bien un arrêt photo. Il surplombe le golfe de Corinthe à 150m au-dessus des eaux.

J’arrive alors dans la région de la Grèce centrale, la route longe le nord du golfe de Corinthe, j’y fais quelques arrêts photos, il y a de très belle vue. 

Vers midi, je rejoins Galaxidi, un charmant village de pêcheurs, c’est un ancien port commercial florissant et cela se ressent dans les belles maisons néo-classiques. La balade dans ses ruelles est très agréable et les restaurants sur son petit port charmants, un arrêt vraiment sympa surtout qu’il n’y a pas beaucoup de monde, ce qui est très agréable. 

Il me reste alors environ 30 minutes de route afin de rejoindre Delphes, mon étape pour les 2 prochains jours. Je reste tranquille à l’hôtel en fin d’après-midi avant de partir diner tôt pour profiter du coucher du soleil pendant le diner. Delphes est accroché au flanc du mont Parnasse et la vue sur les montagnes et le golfe au loin y sont superbes.

Dix-huitième journée : Delphes

Ce matin, j’ai rendez-vous avec un guide afin de visiter le site antique de Delphes. Accroché au flanc du mont Parnasse, le site de Delphes impressionne, c’est le site religieux le plus important de la Grèce Antique.

Selon la légende, Zeus lâcha 2 aigles depuis les confins orientaux et occidentaux du monde, leur vol se croisa au-dessus du mont Parnasse et Zeus lança une pierre conique, l’omphalos qui veut dire “le nombril du monde”.

Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, Delphes est un sanctuaire dédié au dieu Apollon, mais c’est surtout l’endroit où les Grecs venaient consulter les dieux afin de prendre des décisions importantes . Les prophéties étaient transmises par l’intermédiaire de la Pythie, une femme en transe qui vivait cachée dans le temple d’Apollon, incompréhensible du commun des mortels, les prophéties étaient retransmises par l’intermédiaire des prêtres sous forme de vers, les interprétations étaient souvent hasardeuses. Les premières traces du sanctuaire panhellénique (qui appartient à tous les Grecs, n’est pas lié à une cité) de Delphes, date du VIIIe siècle av. J.-C. et son essor se poursuit jusqu’au IVe av. J.-C., c’est ensuite un long déclin jusqu’à la fin du culte d’Apollon en 392, avec l’avènement du christianisme. Le site finit par être enseveli par des glissements de terrain avant d’être redécouvert au XIXe siècle par les archéologues. À l’époque, le village se trouvait sur les ruines, il est déplacé à 1,5km à l’ouest quand les fouilles ont commencé.

Nous commençons la visite par le musée qui se trouve un peu avant l’entrée du site en venant de Delphes, c’est le plus riche musée archéologique après celui d’Athènes et on y trouve les plus beaux trésors découverts à Delphes. J’ai trouvé que visiter le musée avant d’aller sur le site était une bonne idée, ça permet d’avoir une meilleure compréhension du site.

Nous partons ensuite découvrir le sanctuaire d’Apollon qui s’étale à flanc de montagne sur 1km et 250m de dénivelé. Cela commence par la Voie Sacrée qui mène aux différents « trésors », des temples dans lesquels se trouvaient les objets précieux et les offrandes donnés par les cités. Le plus connu est le trésor des Athéniens, le seul qui a pu être reconstitué. Au bout de la Voie Sacrée, nous arrivons au temple d’Apollon, le cœur du sanctuaire, là où Apollon communiquait avec les hommes par l’intermédiaire de la Pythie. Nous arrivons ensuite au théâtre antique qui peut accueillir jusqu’à 5000 personnes, le panorama depuis cet endroit est magnifique. La fin de la visite guidée a lieu ici et je rejoins seule le stade où se déroulaient les Jeux pythiques, les plus importants après ceux d’Olympie qui se déroulait également tous les 4 ans. 

Deuxième journée dans la péninsule de l’Argolide et encore une fois je vais visiter des sites antiques avec pour commencer le site de Tirynthe qui se trouve vraiment proche de Nauplie, à seulement quelques kilomètres. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO conjointement à Mycène, Tirynthe a connu son âge d’or lors de l’époque mycénienne. La citadelle a été construite sur un petit promontoire de 18m de haut, ce qui l’a mise à la merci des attaques et elle s’est donc doté d’une enceinte impressionnante, des murs cyclopéens de 9m de haut sur un périmètre de 750m et dont l’épaisseur pouvait atteindre 8m.

Après la visite du sanctuaire d’Apollon, je me rends au sanctuaire d’Athéna Pronaia qui se trouve à 800m du site principal. D’abord dédié à Gaïa durant l’époque mycénienne, à partir de 650 av. J.-C., il devient un sanctuaire dédié à Athéna. Il se situait sur la route vers Delphes et les pèlerins passaient par là avant d’aller au sanctuaire d’Apollon ce qui valut à Athéna de devenir la gardienne du sanctuaire d’Apollon.

En début d’après-midi, je retourne à l’hôtel et je passe une après-midi au calme, depuis quelques jours j’ai un gros rhume qui me fatigue beaucoup. En soirée, je me rends dans un restaurant qui a également une belle vue sur la vallée, encore un beau coucher de soleil.

Dix-neuvième journée : de Delphes à Athènes

Et voilà, je reprends une dernière fois la route afin de rejoindre la dernière étape de mon voyage en Grèce, Athènes. Il faut compter environ 3h de route pour arriver à Athènes, mais j’ai décidé de faire quelques arrêts et détours sur la route, ce qui me prendra plus de temps. Mais d’abord, je profite une dernière fois de la vue en prenant le petit déjeuner sur la terrasse de l’hôtel. À environ 10km à l’est de Delphes, on trouve Arahova, une ville de montagne, je ne m’y suis pas arrêté, mais 2km après on trouve un parking le long de la route avec un point de vue sublime sur la route, un stop à ne pas louper.

Je prends ensuite la route vers le monastère d’Ossios Loukas, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, c’est, parait-il, l’un des plus beaux monastères byzantins de la Grèce. Une petite communauté de moines habite encore ce monastère datant du Xe et XIe siècle.

Ossios Loukas était un ermite grec né en 896, il s’engage dans la vie monastique dès l’âge de 14 ans et en 945 il s’installe dans un ancien temple de Déméter, lieu actuel du monastère. Connu pour ses pouvoirs de guérison et ses prophéties, notamment celle qui prédit le retour de la Crète dans l’Empire byzantin, il s’entoure rapidement d’une petite communauté et obtient les bonnes grâces des notables locaux, ce qui lui permet de bâtir une église dédiée à Sainte-Barbe. Il meurt en 953 et ses ossements sont conservés dans un reliquaire qui se trouve dans la crypte. Au XIe siècle, une deuxième église, le Catholicon est construit en l’honneur d’Ossios Loukas. À partir du XIIIe siècle, le monastère est occupé par des moines catholiques jusqu’au XVe siècle et l’arrivée des moines orthodoxes, le reliquaire sera alors envoyé à Venise et il y restera jusqu’en 1986 quand il reviendra au monastère.

La route pour y arriver est superbe et le panorama sur les alentours est sublime, en ce qui concerne le monastère, il est célèbre pour son architecture, ses mosaïques et ses fresques. Avant de repartir, je m’attarde sur la terrasse du monastère, pour contempler la vue, à l’ombre des platanes, sur les plaines de la Béotie.

Finalement, j’arrive à Athènes vers 17h où je profite du rooftop de mon hôtel pour admirer le coucher du soleil et diner avec la vue sur l’acropole.

Vingtième journée : Athènes

Pour cette première journée à Athènes, je vais la consacrer aux sites archéologiques d’Athènes. Normalement, je devais faire une balade culinaire, mais faute de participant, elle a été annulée, je l’ai donc remplacée par une visite guidée de plusieurs sites antiques d’Athènes. Le rendez-vous est à côté de l’Olympion, le temple de Zeus, notre première visite de la journée. Ce grand temple dont la construction a commencé au VIe siècle av. J.-C. et s’est achevée en 129 sous l’empereur romain Hadrien est un temple d’ordre corinthien dont il ne reste plus que 15 colonnes aujourd’hui. Juste à côté, on trouve la porte d’Hadrien. Grand admirateur de la Grèce, l’empereur Hadrien a fait beaucoup pour embellir Athènes et en 131, les Athéniens l’honorèrent en construisant la porte d’Hadrien.

Nous partons ensuite en direction de l’Acropole, le monument le plus emblématique d’Athènes, visible d’à peu près n’importe où en ville et connue dans le monde entier. C’est le monument le plus visité de la Grèce.

Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’acropole se trouve sur un plateau calcaire de 270m d’est en ouest et de 150m du nord au sud et à 156m au-dessus du niveau de la mer, soit 80m au-dessus de la ville.

Pour commencer, un peu d’histoire, le plateau sur lequel se trouve l’Acropole est habité depuis le néolithique, cela devient une forteresse au XIIIe siècle av. J.-C., sous l’époque mycénienne. Peu à peu dans les siècles qui suivent, la forteresse va se transformer en un lieu de culte dédié à la déesse Athéna et finalement au VIe siècle av. J.-C., le plateau devient uniquement un sanctuaire. 

En 480 av. J.-C., l’Acropole est réduite en cendre lors de l’occupation perse, elle est reconstruite sous la forme que l’on connait aujourd’hui par Périclès lors du Ve siècle av. J.-C. comme un symbole de la démocratie. C’est l’âge d’or d’Athènes, qui ne durera malheureusement pas très longtemps puisque moins d’un siècle plus tard, Athènes est défait par Sparte lors de la guerre du Péloponnèse. Dans les siècles qui suivent, Athènes tombe sous la coupe de plusieurs empires et les pillages commencent et se poursuivront jusqu’au XIXe siècle et c’est sans compter sur les catastrophes naturelles, les guerres, la pollution qui a mis à mal l’Acropole pendant 2 millénaires. Depuis 1975, l’Acropole est en perpétuelle rénovation et c’est loin d’être fini, il y aura sûrement des échafaudages durant encore de nombreuses années.

Il y a 2 entrées pour accéder à l’Acropole, nous empruntons l’entrée sud qui permet de passer devant plusieurs monuments avant d’arriver au cœur de l’Acropole:

    • Le théâtre de Dionysos qui pouvait accueillir 17000 spectateurs, berceau du théâtre grec antique, il accueillit les œuvres de célèbre dramaturge comme Sophocle ou Euripide.
    • Le sanctuaire d’Asclépios, un sanctuaire dédié au dieu de la médecine, il servait également à soigner les malades.
    • L’odéon d’Hérode Atticus, un théâtre romain construit en 161 de notre ère par Hérode Atticus en mémoire de sa femme, il pouvait accueillir jusqu’à 5000 spectateurs. Il a été rénové et il accueille maintenant chaque été des représentations lors du festival d’été d’Athènes-Èpidaure.

Après ces monuments, nous arrivons dans le cœur de l’Acropole, il y a du monde et il faut faire la queue pour passer le majestueux porche d’entrée. Les monuments  à ne pas louper dans le cœur de l’Acropole sont :

    • Les Propylées, l’entrée majestueuse, jamais finie, composée de colonne dorique et de marbre.
    • Le temple d’Athéna Niké qui surplombe l’entrée, un temple ionique construit en 420 av. J.-C. et qui symbolise la victoire des Grecs sur les Perses.
    • L’Érechthéion, un temple dorique composé de plusieurs sanctuaires dédiés entre autres à Zeus, Poséidon et Athéna. Il est célèbre pour son portique des caryatides, 6 colonnes en forme de jeunes filles drapées.

Selon la légende, Athènes est né dans l’esprit de Zeus et les dieux Poséidon et Athéna se sont querellés pour devenir les protecteurs de la ville. Le roi Cécrops décida d’organiser une compétition entre les deux divinités, celui qui offrira le meilleur cadeau pour la cité deviendra son protecteur. Poséidon, dieu de la mer et des tempêtes frappe avec son trident un rocher de l’acropole et fit jaillir une source d’eau salée, quand à Athéna, déesse de la sagesse, elle fit pousser un olivier, symbole de paix. Les habitants trouvèrent l’olivier plus utile et Athéna devint la protectrice de la ville.

    • Et finalement, le monument le plus emblématique, le Parthénon, un temple dorique dédié à la déesse Athéna et construit autour de 440 av. J.-C., il abritait une statue chryséléphantine d’Athéna. Il a une histoire mouvementée, il devient tour à tour une église, une mosquée, un dépôt de munition, puis il fut en grande partie détruit par une explosion.

Info insolite, le Parthénon est sûrement le temple qui a le plus inspiré les architectes du XIXe siècle dans l’occident et on retrouve de nombreux bâtiments dans le monde, inspiré du Parthénon.

En fin de matinée, nous quittons l’Acropole par l’entrée nord afin de rejoindre l’Agora Romaine et la Bibliothèque d’Hadrien. L’agora était le centre de la vie commerciale de la cité avec entre autres le marché central lors de la domination romaine. En ce qui concerne la bibliothèque, elle a été construite en 132 ap. J.-C pour abriter la collection de livres de l’empereur.

Finalement, nous terminons la visite guidée à l’agora antique, le centre de la vie  sociale, politique et commerciale des Athéniens. Aujourd’hui, c’est un immense parc, la majorité des bâtiments sont en ruines, mais on trouve quand même le superbe temple d’Héphaïstos, un temple dorique parmi les mieux conservés de la Grèce et le Stoa d’Attale qui a été reconstruit afin d’abriter le musée.

Après cette belle visite d’une partie des sites antiques de la ville, je suis partie déjeuner dans le quartier de Monastiraki. L’après-midi est déjà bien avancée quand je termine mon déjeuner, je retourne donc à mon hôtel pour une petite pause.

En fin d’après-midi, je repars vers l’Agora antique, j’ai rendez-vous dans un café avec Maryline, une Française vivant à Athènes depuis quelques années. J’ai pris une agence pour organiser ce voyage et la rencontre avec un host est comprise dans le voyage, c’était plutôt sympa de discuter avec quelqu’un qui habite ici.

Finalement, vers 19h30 je quitte Maryline pour rejoindre le restaurant Hytra, un restaurant, une étoile dans lequel j’ai réservé. J’y ai passé une excellente soirée à manger un repas fabuleux.

Vingt-et-unième journée : Athènes

Dernière journée en Grèce, je suis toujours fatiguée par mon rhume et c’est donc qu’en fin de matinée que je quitte l’hôtel pour une balade dans les quartiers de Plaka, Anafiótika.

Plaka est le plus ancien quartier de la ville, il se trouve au pied de l’Acropole, surnommé le quartier des dieux, il a beau être très touristique, ce quartier a su garder toute son authenticité avec ses belles maisons, ses petites ruelles…un endroit pour flâner.

Sur les flancs de l’Acropole, on trouve le petit quartier d’Anafiótika avec ses maisons blanchies à la chaux et ses volets bleus comme dans les Cyclades. C’est très étonnant de retrouver ce type d’architecture en plein cœur d’Athènes.

Pour la petite histoire, Anafiótika a été construit par les habitants d’Anafi (une île des Cyclades), des maçons venus à Athènes au milieu du XIXe siècle pour construire le palais du roi Othon.

En début d’après-midi, je me rends au musée de l’Acropole, il expose de nombreuses pièces découvertes sur la colline de l’Acropole. On y trouve également des statues et des bas-reliefs qui se trouvaient sur les monuments. Une visite indispensable pour bien comprendre l’Acropole et je pense qu’il vaut mieux commencer par le musée plutôt que le site comme je l’ai fait.

La journée est bien avancée et je traverse donc rapidement le quartier Monastiraki afin de rejoindre la place Syntagma où l’on trouve le parlement grec devant lequel toutes les heures on peut voir la relève de la garde. C’est assez sympa à voir.

Finalement, je me rends à la dernière visite de la journée, la colline Lycabette, une colline de 278m de haut, depuis laquelle on a, parait-il, la plus belle vue sur Athènes. Il y a deux possibilités pour aller au sommet, à pied ou en funiculaire, j’ai opté pour cette dernière solution, d’abord parce que j’ai un côté fainéante et en plus je risque d’arriver un peu trop tard en y allant à pied, je ne veux pas louper le coucher du soleil, ce serait dommage!!!

Il y a beaucoup de monde en haut et il faut un peu jouer des coudes pour pouvoir prendre des photos, mais ça vaut vraiment le coup, la vue est sensationnelle!!! Parfait pour terminer cette journée de visite.

Je redescends tranquillement à pied, avant d’attraper un Uber pour me rendre au restaurant Spondi, un autre restaurant étoilé, mais cette fois c’est une cuisine française contemporaine. J’ai beaucoup aimé, et la terrasse est vraiment très agréable.

Et voilà, le voyage en Grèce se termine ici, je prends un avion pour la France le lendemain matin.

Pour plus de photos de Delphes, c’est ici et pour Athènes, ici.