Après ma visite du Chianti, je prends la direction de Sienne que je rejoins en fin de journée alors que le soleil se couche. Je suis fatiguée, je fais donc une incursion rapide en ville pour diner, rien de mémorable, c’était bon, mais sans plus.
Premier jour : Sienne
Sienne, c’est un peu la petite soeur de Florence, mais également sa grande rivale, enfin pendant le Moyen Âge. La ville a été fondée par les Étrusques entre le IVe et le IIIe siècle av. J.-C.. Elle fut d’abord une ancienne colonie romaine, puis un siège épiscopal, la ville se développe à partir du VIIe siècle, mais c’est surtout à partir du XIIe siècle, lorsque la cité devient libre qu’elle atteint son apogée et devient la grande rivale de Florence. Son lent déclin commença avec la peste de 1348 et en 1555 la ville n’eut pas d’autre choix que de se rendre face à la suprématie de Florence.
Selon la légende, Sienne a été fondée par Senius et Aschius, les fils de Remus. Alors qu’ils fuirent Rome pour échapper à Romulus sur un cheval blanc et un cheval noir, ils s’arrêtèrent en Toscane et fondèrent la ville en lui donnant le nom de l’un des frères. Les chevaux sont à l’origine de l’emblème noir et blanc de la ville.
La ville a su conserver son centre historique grâce à son enceinte et à un développement industriel très peu présent. Ce qui est fort bien, aujourd’hui nous pouvons pleinement profiter de ce véritable joyau.
En plus de son exceptionnel patrimoine historique, Sienne est également connu pour le Palio, une course de chevaux qui a lieu deux fois par an, le 2 juillet et 16 août où concours les 17 quartiers de la ville. Chaque quartier désigne un cavalier qui monte un cheval à cru et doit faire 3 fois le tour de la Piazza Del Campo, il parait que l’ambiance est folle!!!
J’ai décidé de passer une journée à Sienne, ce n’est pas beaucoup, mais ça suffira pour voir l’essentielle de ce que la ville a à proposer. Je décide d’abord de me balader dans la ville sans vraiment de but précis, je passe parfois dans de larges artères et parfois dans de plus petites et ce qui m’a le plus marqué c’est l’homogénéité et cette couleur ocre qui caractérise la ville. C’est un grand plaisir de flâner dans ces rues.
En fin de matinée, je me rends à la Piazza del Campo, le centre historique de la ville, cette place impressionne avec son plan incliné en forme de coquillage et pavé de briques. Elle est dominée par le Palazzo Pubblico et la Torre del Mangia, haute de 102m. C’est l’endroit parfait pour prendre un verre dans les nombreux restaurants ou cafés qui la borde.




Je consacre une bonne partie de l’après-midi à l’autre incontournable de Sienne, le grand complexe de la Cathédrale, l’Opera della Metropolitana di Siena. Dominant la ville, la Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption est somptueuse. Construite entre le XIIe et le XIVe siècle, la cathédrale est jugée trop petite et en 1339 des travaux sont entrepris pour l’agrandir considérablement, mais à peine 10 ans plus tard la peste noire qui sévit en Toscane met en coup d’arrêt brutal au projet. De plus, bien vite on se rend compte que les fondations montrent des signes de faiblesses, le projet est définitivement interrompu en 1355. Il reste de cette folie des grandeurs le grand mur de pierre en arcade où s’est installé le Museo dell’Opera del Duomo et le Facciatone, ce qui devait être la façade de la nouvelle cathédrale.
Extérieurement, la cathédrale est magnifique avec son marbre polychrome blanc, vert et rose et ses nombreuses statues finement taillées, mais que dire de son intérieur qui est somptueux, c’est l’un des plus beaux intérieurs de cathédrales que j’ai pu voir dans ma vie, si ce n’est « le » plus beau!!! Quand on entre, on ne sait plus où donner de la tête, du sol au plafond, l’ensemble est époustouflant!!! Que ce soit les fresques qui recouvrent les murs, le plafond et la coupole ou son sol remarquable. Il est constitué de 56 panneaux de marbres décrivant des mythes ou des scènes de l’Ancien Testament et il a fallu une quarantaine d’artistes et 600 ans pour le finir.D’ailleurs, Giorgio Vasari disait à propos de son sol: « le plus beau, le plus grand et le plus splendide jamais conçus ». Dans la cathédrale, il ne faut pas louper la somptueuse Libreria Piccolomini, construite dans l’ancien presbytère entre 1492 et 1509, c’était la bibliothèque du Cardinal Francesco Piccolomini (futur Pape Pie III) en l’honneur de son oncle le Pape Pie II, les fresques peintes par Pinturicchio relatent sa vie.







En plus de la Cathédrale, j’ai visité le Baptistère San Giovani, également très beau, et le Museo dell’Opera del Duomo, on y trouve certains des vitraux et statues originales. C’est également par ce musée que l’on peut avoir accès à la vue panoramique depuis le facciatone, la vue sur Sienne y est incroyable.





La journée est bien avancée, je retourne donc à l’hôtel pour une petite pause avant de repartir en soirée me balader. J’avais repéré plusieurs restaurants, mais ce n’est pas une bonne idée de ne pas réserver un vendredi soir, je me suis donc retrouvé dans un restaurant bien touristique, la pizza n’était pas trop mal.



En fin de journée, je trouve un autre spot pour le coucher du soleil, un peu plus proche de la ville cette fois et en soirée je dine au restaurant de mon hôtel que l’on m’avait également conseillée, l’hôtel Sovestro.
Deuxième jour : de Sienne à Massa Marittima (85,8km)
Et voilà, ma journée à Sienne est déjà finie, je quitte donc la ville ce matin. Difficilement, le parking est très étroit et j’ai mis pas loin de 30 minutes à faire des manoeuvres pour sortir, l’enfer!!!
Quand j’ai planifié mon voyage, enfin c’est un bien grand mot vu que je n’ai rien réservé, disons plutôt quand j’ai prévu mon voyage en Italie, j’avais dans l’idée d’aller à l’île d’Elba, malheureusement les hôtels en dernière minute avec borne de recharge pour véhicule électrique ne sont pas légion et j’ai du abandonner cette idée et ma journée n’est pas vraiment chargée.
Je me dirige vers Massa Marittima et en route j’ai repéré une abbaye à visiter, l’Abbazia di San Galgano qui se trouve à 40 minutes de Sienne. J’y arrive en fin de matinée. L’église de San Galgano est la première église gothique de Toscane construite entre 1218 et 1288 par des moines cisterciens d’où la sobriété des lieux, les cisterciens font voeu de pauvreté, d’humilité et de charité. L’abbaye n’a pas été occupée très longtemps, les moines quittent l’abbaye au XVe siècle après plusieurs famines, épidémies et attaques. Puis en 1786, le clocher s’effondre et fait s’effondrer la voute de l’abbatiale.




La visite de l’abbaye coute 4€ et l’abbatiale parait majestueuse sans son toit. Sur la colline juste à côté, que l’on peut rejoindre à pied se trouve l’Ermitage di Montesiepi, une belle petite église circulaire du XIIe siècle, et qui sert de mausolée pour San Galgano. On y trouve également le rocher avec l’épée.
Selon la légende, Galgano Guidotti aurait reçu l’apparition de l’archange Saint Michel, il décide alors de renoncer à sa vie agitée pour Dieu et pour le prouver il lance son épée qui va se ficher dans un rocher.




Je prends ensuite la route pour Massa Marittima et 30 minutes plus tard je rejoins ce joli village perché à 400m d’altitude. La faim commence à se faire ressentir, il est déjà presque 15h, je trouve donc un petit restaurant sur la Piazza Garibaldi pour déjeuner. On trouve sur cette jolie place, le palais du podestat, le palais communal et le Duomo. Datant du XIe siècle, c’est une jolie cathédrale romane de style pisan, mis en valeur par son bel escalier. Après ce déjeuner tardif, j’ai visité le Duomo et je me suis baladée dans la ville jusque’à la forteresse Senese, d’ailleurs c’est un beau point de vue sur la ville, la campagne et même la mer.













En fin d’après-midi, je rejoins la Tenuta il Sassone, un domaine viticole qui fait également chambre d’hôte. J’ai le temps avant le coucher du soleil de faire un petit plongeon dans la piscine et en soirée je dine sur la terrasse du domaine, c’est très agréable.








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